Après avoir déjà consacré un premier article sur l’influence des français sur les jeux de casino, VegasMaster vous propose de replonger dans l’histoire de jeux de hasard dont vous ignorez peut-être l’origine. Cet article s’articulera autour d’un petit accessoire très usité dans les jeux de casino : la bille, ou, la boule. Cette petite sphère est en effet l’actrice principale de nombreux jeux à la popularité incontestable. Si vous souhaitez connaitre la réponse à la question dessous, vous êtes au bon endroit!
Les jeux sont faits, rien ne va plus !
La roulette est l’un des jeux emblématiques des casinos, un établissement ne disposant pas de ce jeu semble impensable. La roulette fit ses premiers tours en Italie au début du XVIIème siècle, mais, le jeu était encore loin de ressembler à celui auquel vous pouvez jouer aujourd’hui dans les casinos en ligne ou hors ligne. Le terme de roulette utilisé pour désigner une roue segmentée de cases numérotées aurait été employé pour la première fois en 1716 à l’Hôtel de Soissons à Paris. Une fois de plus, la griffe française allait laisser ses traces sur un jeu de hasard.
Vers la fin du XVIIIème siècle, la roulette se para de rouge et de noir afin d’offrir une nouvelle possibilité sur les mises. Le jeu prit alors une apparence relativement similaire à celle que l’on lui connait aujourd’hui. La roulette disposait d’un double zéro, comme sur la roulette américaine actuelle, et d’un système de mises légèrement moins élaborés que celui disponibles dans les casinos modernes. En 1842, deux frères, François et Louis Blanc s’intéressèrent de près à la roulette et décidèrent d’apporter une petite touche personnel à ce jeu de hasard.
Le saviez-vous ?
La légende raconte que les frères Blanc auraient vendu leurs âmes au diable afin de créer la roulette, la somme des chiffres forme le nombre de la Bête : 666.
Les frères Blanc supprimerait la case double zéro de la roulette afin d’augmenter les chances du joueur et d’attirer de nouveaux joueurs. Ce changement à première vue anodin leur valut un franc succès. Les jeux d’argent et de hasard étaient malheureusement illégaux en France à l’époque et ne se pratiquaient que dans de petits établissements clandestins. Les deux frères s’exilèrent alors outre-Rhin, à Bad Hombourg, afin d’attirer des joueurs fortunés en toute légalité. L’œuvre « Le joueur » du romancier russe Dostoïevski lui aurait été inspiré après de nombreuses parties de roulette jouées chez les frères Blanc.
Le succès des frères Blanc fut tel que le prince Charles III de Monaco les invita dans le première casino monégasque en 1860 afin d’y présenter leur roulette. Le succès du jeu fut tel que des immigrants français tentèrent leur chance aux États-Unis en introduisant ce jeu de hasard à la française. Après un succès incontestable, la roulette connue quelques modifications ayant donné naissance à des variantes comme la roulette américaine comportant un double zéro mais offrant l’avantage à la maison et non au joueur. Son nom est jusqu’à aujourd’hui en français et ce partout dans le monde.
Il y a de quoi perdre la boule…
Pour parler du jeu de la boule, un jeu de casino typiquement français, il faut remonte à l’origine de sa création. Bien que le jeu de la boule semble être une version simplifiée de la roulette française ce jeu de hasard trouve son origine dans un jeu aux règles et inspirations totalement différentes de celles de la roulette. En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, le jeu de course des petits chevaux est l’ancêtre du jeu de la boule tel que l’on connait de nos jours.
Le jeu de course des petits chevaux est un jeu de casino français tombé dans l’oubli. Le jeu reposait sur un dispositif mécanique simulant une course de chevaux miniatures. Les joueurs se regroupaient autour d’un plateau circulaire d’une taille plus ou moins importante et misaient sur les petits chevaux de leur choix comme lors d’une véritable course hippique. Le jeu de course des petits chevaux ne séduisit que très peu les joueurs de casino et la fiabilité de son mécanisme ne remporta pas un franc succès.
Les casinos français n’abandonnèrent pas si facilement la thématique chevaline et décidèrent d’apporter quelques modifications à ce jeu afin d’en créer un nouveau. Les chevaux furent simplement suggérés par des dessins sur la surface d’un cadre circulaire dans lequel de petites encoches numérotées avaient été placées. Le mécanisme complexe abandonné au profit d’une simple boule qui donna le nom à ce nouveau jeu de casino. Le jeu de la boule se déclina en deux variant disposant de 27 ou 36 logements numérotés de 1 à 9.
Le jeu de la boule est relativement plus simple d’accès que la roulette. Bien que ces deux jeux de hasard disposent d’un fonctionnement similaires, le système de mises du jeu de la boule est plus limité et par conséquent simple de d’accès. Le 5 est un chiffre à part entière, comme le zéro de la roulette, et n’est ni considéré comme pair ou impair. Dans certains jeux de la boule, le numéro 5 sera également associé à une couleur autre que le rouge ou le noir. Prenez garde cependant à ne pas sous-estimé les probabilités de ce jeu, car, bien qu’il n’y ait que 9 numéros, les probabilités s’appliquent par rapport aux nombres de logements !
Le casino du peuple made in France !
Dans la grande lignée des jeux de casino typiquement français, le multicolore est de loin le plus original. Ce jeu a été créé par Paul Painlevé, célèbre mathématicien qui fut également ministre de la Guerre et de l’Air à plusieurs reprises. Durant la Première Guerre mondiale, Raymond Poincaré, alors présent de la République, demanda à Paul Painlevé de trouver une solution afin de minimiser les jeux clandestins à Paris. Les joueurs de la capitale avaient en effet une fâcheuse tendance à parier sur les jeux d’adresse comme le billard, alors que cette pratique était rigoureusement proscrite.
Paul Painlevé entama alors un projet audacieux, transformer le jeu préféré des joueurs français en jeu de hasard. Faire du billard, jeu d’adresse, un jeu de hasard n’était pas une tâche aisée. Pour se faire, le mathématicien s’inspira alors d’un autre jeu également très en vogue à l’époque : la roulette. La roulette était alors difficile d’accès pour les classes populaires car uniquement disponible dans les casinos terrestres, qui étaient peu nombreux et très sélectifs. Paul Painlevé entreprit la création d’un jeu des plus originales.
Le nouveau jeu s’articula autour d’un plateau tournant et divisé en 25 cases colorées et fut baptisé le multicolore en raison de cette variété de couleur, relativement peu commune pour un jeu de hasard. Les cases de rouges, jaunes, vertes et blanches furent numérotées de 2 à 4 et l’unique case bleue (également appelée l’étoile) obtint le chiffre 24. Afin de faire écho au billard et de se distinguer de la roulette classique, les parties de multicolore se déroulèrent à l’aide d’une grosse boule blanche. Les parties se jouent avec un chef de partie, un croupier et un lanceur préalablement choisi parmi les joueurs.
Le multicolore se distinguait des autres jeux de casino par son accessibilité. En effet, ce dernier était disponible dans ce simple tripot et écopa rapidement du délicat surnom de « casino du peuple ». Rappelons qu’à l’époque, les casinos étaient réservés à une élite, le dress-code des établissements étant extrêmement difficile à respecter en temps de guerre même pour la classe moyenne. De nos jours, le multicolore est principalement disponible dans les clubs de billards et cercles de jeux. Son accès est privé et réglementé par du Ministère de l’Intérieur.